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L'oeil de Corneille
5 octobre 2017

L’assurance en temps réel

Que ce soit lors des mariages ou des excursions d’observation des baleines, entendre le bourdonnement d’un drone n’a plus rien d’exceptionnel. La photographie par drone est en plein boom. Le cabinet de conseil Gartner avance que 174 000 drones à usage commercial seront vendus cette année à travers le monde, et 2,8 millions à des particuliers. Il est facile d’imaginer que certains drones tomberont du ciel, provoquant des dégâts que le pilote ne pourra espérer rembourser : gâteaux de mariage écrasés, spectateurs blessés, etc. Outre les signalements d’accidents évités de justesse, plusieurs incidents se sont déjà produits. En 2014, par exemple, un drone filmant un triathlon en Australie s’est écrasé sur la tête de l’un des concurrents. “174 000 drones à usage commercial seront vendus cette année à travers le monde, et 2,8 millions à des particuliers” Il est clair que les utilisateurs de drones ont besoin d’une assurance. En règle générale, les risques sont assurés à travers le paiement d’une prime annuelle. Insure4drones, un spécialiste anglais, facture 738,86 livres (1 000 dollars) pour couvrir sur un an le drone DJI Phantom, qui se vend très bien. À partir d’octobre, la start-up londonienne Flock offrira à tout opérateur commercial de drone au Royaume-Uni une assurance à la carte, vol par vol, accessible par un simple bouton sur une application. Une couverture dédiée aux pilotes amateurs suivra rapidement. Les coûts tourneront autour de 5 livres par heure de vol, selon l’assureur Allianz. Un algorithme de calcul des risques en temps réel L’application de Flock s’appuie sur un large éventail de données. Les prévisions météorologiques proviennent du géant de l’informatique IBM : après avoir acheté The Weather Company pour 2 milliards de dollars en 2015, IBM propose aujourd’hui des prévisions à quelques centaines de mètres et à quelques minutes près. Les informations en temps réel sur les engins aériens à proximité sont fournies par Snowflake, une société éditrice de logiciels qui surveille la circulation aérienne tout autour de la planète. Flock tient aussi compte de la topographie locale : la proximité des églises, des hôpitaux et des écoles, ainsi que les routes et la circulation. La start-up surveille également le drone lui-même, en récoltant des données en cours de vol pour établir le profil de risque de chaque machine. Tous ces chiffres sont recoupés lorsqu’un client commande une assurance à travers l’application. Celle-ci propose un devis, ainsi que des conseils aux pilotes pour réduire les risques. “Pour Allianz, l’intérêt est d’acquérir des clients à peu de frais. “Plutôt que des humains assis à faire des analyses par écrit, l’algorithme fait ça sur-le-champ”” Allianz convertit ensuite en un tarif les scores de risque calculés par Flock. Pour Allianz, l’intérêt est d’acquérir des clients à peu de frais. “Plutôt que des humains assis à faire des analyses par écrit, l’algorithme fait ça sur-le-champ”, explique Tom Chamberlain, responsable de l’assurance aviation. Les assurances conventionnelles consistent à regrouper les risques individuels par catégories et à fixer un prix pour chaque groupe, par exemple pour les nouveaux conducteurs de moins de 30 ans. Mais ce procédé peut être perfectionné à partir du moment où les objets et les personnes assurés sont à même d’envoyer des rapports automatisés à l’assureur, et qu’une mine de données se trouve dans l’environnement extérieur. Alors qu’un nombre toujours croissant de capteurs (dans les téléphones ou les montres, les drones ou les voitures) recueille toujours plus de données, de plus en plus d’activités peuvent bénéficier d’une évaluation du risque en temps réel. (Cependant, en l’absence de regroupement par catégories, certains risques pourraient devenir extraordinairement coûteux à assurer.) Flock n’est pas un cas isolé. Verify, une start-up new-yorkaise, lui fait concurrence aux États-Unis. Root, une société d’assurance automobile, propose aux conducteurs une assurance adaptée à leur comportement au volant minute par minute. Elle propose même une réduction aux conducteurs de Tesla si leur voiture passe un maximum de temps en mode conduite autonome. Slice, une start-up basée à San Francisco, permet à ses clients d’assurer leur domicile et leur voiture pendant les périodes où ils sont utilisés sur des services comme Uber et Airbnb. Troy, également basée à San Francisco, assure les effets personnels pour de courtes périodes.

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